Lesbiennes et IST, quels sont les risques ?

Demandez à n’importe quelle hétéro, bie ou mec gay comment ils se protègent des IST (Infections sexuellement transmissibles), ils vous parleront probablement de préservatifs. Et les lesbiennes alors ? Un mythe répandu prétend qu’on n’attraperait rien, pas besoin de dépistage ni de protection ! Malheureusement, c’est faux. Pas de panique, on t’explique tout.

Quelles IST ?

Le risque de transmettre le VIH est faible chez les lesbiennes. Cependant, c’est possible d’avoir le papillomavirus (HPV), l’herpès, des chlamydias, l’hépatite B ou la syphilis. À savoir, c’est possible de se faire vacciner contre le HPV et l’hépatite B.

Comment se protéger ?

La contamination se fait lors d’échanges de fluides comme les sécrétions vaginales et le sang (celui des règles notamment).

  • Ne mets surtout pas de produit dans ton vagin (sauf avis médical). Le vagin se nettoie tout seul et le produit peut fragiliser la flore vaginale, t’exposant aux IST.
  • Ne te brosse pas les dents juste avant ou juste après un cunnilingus/anulingus, ça peut provoquer des micro-lésions (ta gencive peut saigner) et augmenter le risque de contamination.
  • Utilise du lubrifiant pour diminuer les risques d’irritation ou de plaie, qui facilitent la contamination.
  • Si tu as une coupure à la main, mets un gant en latex ou en silicone. Je sais que ça fait un peu consultation chez la gynéco mais je suis sûre que tu arriveras à rendre ça sexy (ou au moins drôle).
  • Pour le cunnilingus et l’anulingus, il faut utiliser une digue dentaire. C’est un rectangle de latex à tenir entre ta bouche et le sexe de ta partenaire. Ils sont difficiles à trouver en France, mais tu peux en fabriquer un en coupant d’abord les deux extrémités d’un préservatif puis dans sa longueur pour faire un rectangle (si c’est pas clair, voilà un schéma). Attention, c’est à usage unique, tu ne le retournes pas pour utiliser l’autre côté (sinon ça ne sert à rien).
  • Pour les sex toys, il faut mettre un préservatif masculin dessus.
  • À savoir pour toutes ces protections : pour que ça marche, il faut l’utiliser que sur une seule personne (par exemple ne te touche pas après avoir touché ta copine) et un seul orifice (vagin ou anus).

Si tout ça te paraît bien trop compliqué et que ta copine et toi ne couchez avec personne d’autre, autant vous faire dépister toutes les deux. Pour le HPV, il faut aller faire un frottis tous les trois ans (à partir de 25 ans). Pour certaines IST comme les chlamydias, il faut un prélèvement vaginal (un auto-prélèvement est également possible). Pour le reste, demande une ordonnance pour une prise de sang. Tu peux consulter ton médecin généraliste (à part pour le frottis), ta gynécologue ou aller dans un CeGIDD (Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic). Si vos tests sont négatifs, félicitations ! Vous n’avez pas besoin de vous protéger.

Ma copine et moi n’avons jamais eu de rapports sexuels, est-ce qu’on peut être porteuses d’une IST ?

C’est très peu probable mais ça reste possible, en particulier si l’une de vous deux a pris de la drogue par injection ou s’est fait un piercing/tatouage dans des conditions d’hygiène douteuses. Le VIH peut également se transmettre de la mère à l’enfant. Si vous préférez être sûres, n’hésitez pas à aller vous faire dépister.

Je crois que j’ai une IST, que faire ?

Si tu as des douleurs au bas-ventre, des brûlures, des démangeaisons ou des sécrétions vaginales anormales, n’essaie pas de te soigner seule. Tu dois aller voir ton médecin généraliste pour savoir quel traitement prendre. C’est important de bien le prendre pour que ça soit efficace. Pendant la durée du traitement, tu dois te protéger lors des rapports sexuels.

N’oublie pas de prévenir tes partenaires récentes pour qu’elles aillent aussi se faire dépister et ainsi éviter la propagation de l’IST.

Si tu ne sais pas vers qui te tourner, consulte la rubrique santé.

Si tu veux plus d’informations sur les symptômes et des contacts pour les dépistages, SOS Homophobie a écrit cette brochure très complète : Petit manuel des infections sexuellement transmissibles entre femmes.

La brochure de l’association suisse Les Klamydia’s est bien aussi : Guide du safer sex entre femmes.

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